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  Barrage d'Assouan

Même si l'on entend communément parler du barrage d'Assouan, on devrait plutôt dire le Haut barrage d'Assouan. En effet, il existe aussi l'ancien barrage d'Assouan, qui fut construit bien avant lui.

Depuis plus de 20 000 ans que la vallée du Nil est habitée, elle subit régulièrement - environ tous les dix ans - des crues gigantesques. Un premier barrage fut construit en -3200. Même si les connaissances d'irrigation de l'époque étaient plus réduites qu'aujourd'hui, la population tenta d'aménager la rive gauche du Nil avec un réseau de digues et de bassins pour retenir le flux d'eau ; puis plus tard, la rive droite.

En 1902, les Anglais financèrent le premier barrage du sud d'Assouan afin de permettre un arrosage régulier des cultures de coton. Parallèlement des barrages construits en aval permettaient l'irrigation de voisinage. Mais le problème restait de contrôler le flot lors des grandes crues. De plus dans le climat chaud et sec que connaît l'Egypte, le besoin en eau se faisait de plus en plus pressant de même que d'étendre les terres cultivables pour alimenter une population sans cesse croissante.

Au lieu de relever le barrage comme cela avait été fait auparavant, on entreprit la construction d'un nouveau barrage à environ 6 km en amont de l'ancien. C'est Gamal Abdel Nasser, le président égyptien de l'époque, qui lança le projet en 1952. La construction dura onze ans et mobilisa 30 000 travailleurs. Sa capacité de retenue d'eau est de 169 milliards de mètres cubes d'eau, ce qui en fait l'un des barrages les plus imposants au monde. Outre l'irrigation d'une grande partie du pays, le barrage permet de couvrir la quasi-moitié des besoins du pays en électricité - (l'ancien barrage maintenu en place sert lui aussi à la production d'énergie hydroélectrique). De plus, le lac Nasser, crée à l'issue de la construction du barrage, à permis avec ses 500 km de long et ses quelque 169 milliards de m3 d'eau, le développement d'une nouvelle zone de pêche.

Mais comme toute construction de cette ampleur, celle du barrage d'Assouan ne fut pas sans son lot de controverses et de tensions. Des tensions entre pays tout d'abord. Les Etats-Unis et la Grande Bretagne annulant pour d'obscures raisons leur entente, ce fut finalement l'URSS qui contribua à la construction du barrage. Financièrement en apportant près de un tiers des fonds nécessaires ainsi qu'en main d'œuvre avec plus de 400 techniciens employés sur le chantier. Les deux tiers des fonds manquants furent obtenus avec la nationalisation du Canal de Suez. Épisode qui ne fut pas sans conséquence puisque de lui découla la crise du Canal de Suez : la France, Israël et la Grande-bretagne refusant la nationalisation de ce lieu stratégique de la circulation maritime.

Un autre problème se posa, celui-ci d'ordre archéologique : la construction du barrage allait entraîner l'immersion de toute une région riche en vestiges archéologiques. Une vaste opération de sauvetage fut donc mise en place par l'UNESCO afin de préserver les plus importants. Environ une vingtaine de monuments furent démantelés puis déplacés en Egypte ou au Soudan. Parmi eux les célèbres temples nubiens d'Abou Simbel.

Bien que vital pour le développement du pays, le barrage a changé à jamais le visage de la vallée du Nil et pas seulement en bien. Vouloir contrôler la nature a forcément un prix… Les eaux stagnantes du barrage sont devenues propices au développement de maladies parasitaires ; Les terres arables s'appauvrissent car ne bénéficient plus des limons si fertiles des crues du Nil ; L'érosion s'accentue, la nappe phréatique remonte et l'eau salée qui ne parvient plus à s'évacuer en l'absence de crues menace de stériliser les terres du Delta. Sans compter que les agriculteurs bénéficiant d'une eau à profusion ne font plus attention aux quantités utilisées, ce qui pourrait bien être dangereux pour l'avenir.

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